Mes convictions

Je me suis toujours méfiée de la politique car j’ai toujours eu l’impression qu'elle vous forçait à renoncer à une part de vous-mêmes. Mon engagement politique est né d’une inquiétude et d’une espérance. 

Inquiétude suite au choc du Brexit. Inquiétude devant la montée des populismes en France et en Europe. Inquiétude devant l’aggravation des inégalités qui fracturent nos démocraties. Inquiétude devant notre difficulté à recréer du commun pour résister à ceux qui veulent exploiter ces brèches pour tenter de nous imposer un mode de vie contraire à nos valeurs de liberté et d’émancipation, qu’ils viennent de l’extrême droite ou de la radicalité islamiste. Mais il fallait que cette inquiétude rencontre une espérance. 

Ce fut celle portée par Emmanuel Macron : sa vision européenne, sa détermination à lutter contre les inégalités à la racine par l’éducation, la dynamique citoyenne qu’il a su faire naître et qui a fait croire à nouveau, à nombre de nos voisins européens subissant la même fatigue démocratique, qu’un réveil était possible. L’agression de l’Ukraine par la Russie a convaincu ceux qui ne l’étaient pas encore qu’il y avait urgence à faire de l’Europe une véritable puissance militaire, énergétique, industrielle. Mais comment ne pas voir que l’enjeu est aussi civilisationnel ? Que nous devons à nos amis ukrainiens d’être à la hauteur de leur combat qui nous fait prendre la pleine conscience de la force des valeurs qui nous fondent mais aussi de leur fragilité. 

Tous les combats que je mène ici, au sein de ce Parlement, sont portés à la fois sur cette détermination à tout faire pour empêcher que “notre monde se défasse”, pour reprendre les mots d’Albert Camus, mais aussi par la conviction que demain peut être meilleur, plus juste qu’hier, à condition que nous sachions réinventer l’Europe pour qu’elle soit à hauteur de femmes et d’hommes, une Europe concrète, généreuse et riche de cette civilisation qui nous tient ensemble.

Ilana Cicurel