« Il n’y a rien de tel que des exemples : vous avez dans des manuels palestiniens des qualifications des juifs – on n’est pas dans le contenu anti-Israélien, on est vraiment dans du contenu antisémite – qualifier les juifs d’escrocs et de menteurs, considérer que la chahida qui a commis un attentat en 1978 et qui a fait 38 morts dont 13 enfants, est un exemple à suivre pour les jeunes palestiniens et les appeler à s’investir eux-mêmes, ce sont dans les manuels.
Quand vous avez, ce qui est encore plus terrible, des enfants de CM2 qu’on invite à s’exercer au calcul en comptant les cercueils des martyrs ; ou encore, quand on leur explique la loi de Newton avec une pierre jetée sur un soldat israélien, tout ça, ce sont des manuels que j’ai eu en main et que j’ai d’ailleurs montré à mes collègues. Cela a sûrement contribué à les convaincre que nous devons maintenant tourner la page.
Dans quel cadre s’inscrit ce texte que j’ai écrit et fait voter une forte majorité au parlement européen, c’est ce qu’on appelle le contrôle budgétaire. Nous avons Parlement européen, la mission de vérifier que tous les deniers dépensés au niveau de l’Union Européenne – aussi bien de la commission que des agences – est conforme à nos principes et à nos valeurs.
Et donc là, nous avons, comme chaque année, émis un certain nombre de réserves sur des dépenses qui nous semblent problématiques et parmi ces dépenses problématiques, il y a ce budget pour l’éducation palestinienne.
Nous considérons qu’à partir du moment où nous sommes pourvoyeurs de fonds, nous devons aussi être en mesure, et c’est même notre responsabilité de dire : cette éducation à la haine doit arrêter.
Et ce qui est nouveau et que j’ai introduit dans le texte, c’est que je demande une Task force. Je demande que soit mis en place un groupe de travail qui accompagne justement non seulement pour l’élimination de ces contenus antisémites dans les manuels palestiniens mais aussi, un accompagnement des professeurs pour sortir de cette éducation à la haine.
Je considère que ça s’inscrit tout à fait aussi dans nos objectifs d’accompagner une éducation de qualité. C’est aussi bien pour la sécurité des Israéliens, on a vu le 7 octobre le résultat de cette éducation, que pour l’avenir des jeunes Palestiniens qui ont le droit à autre chose que d’être promis à devenir des martyrs demain. »
Ilana Cicurel, députée européenne, Renew Europe, Renaissance