La France est loin d’être une bonne élève au classement Pisa. Mais ce n’est pas le cas de tous les pays européens. Deux d’entre eux tirent particulièrement leur épingle du jeu, selon l’étude effectuée en 2022 auprès des pays de l’OCDE : l’Estonie et l’Irlande. En mathématiques, l’Estonie se classe en 7e position et l’Irlande en 11e position. En compréhension de l’écrit, l’Irlande obtient la 2e place du podium et l’Estonie la 6e place. En comparaison, la France se situe bien plus loin derrière, en milieu de tableau avec respectivement la 26e position en mathématiques et la 28e place en compréhension écrite. Si les pays scandinaves et asiatiques sont particulièrement réputés pour leur système pédagogique, ceux de l’Estonie et de l’Irlande sont plus confidentiels.
Pourtant, ils ont chacun des particularités. Le mot d’ordre du système estonien ? L’autonomie. « Les écoles, comme les enseignants ont beaucoup d’autonomie, à la fois dans leur façon d’enseigner mais aussi dans leur fonctionnement», défend la ministre de l’éducation estonienne Kristina Kallas dans une interview au Parisien. « Nous ne donnons pas, par exemple, les livres à étudier, ni les programmes à suivre. En revanche, nous avons des attendus très ambitieux sur les compétences que doivent maîtriser les élèves selon leur âge ».
Un mode de fonctionnement qu’a pu observer Stéphane Kesler, inspecteur général de l’éducation, qui a publié en 2017 un article sur le modèle estonien. Selon lui, 70 % des décisions sont prises au niveau de l’établissement scolaire. « Le ministère a un pouvoir d’impulsion et de régulation. Mais les établissements ont une grande flexibilité » pour appliquer le socle commun. Pas questions donc, dans ce pays balte d’environ 1,36 million d’habitants, de privilégier une méthode d’apprentissage plutôt qu’une autre. C’est à l’établissement de « construire son projet éducatif ». En comparaison, «la France on est l’un des pays où le chef d’établissement a le moins de marge de manœuvre », regrette l’eurodéputée Ilana Cicurel, auteur d’un rapport intitulé «Faire de l’École le cœur battant de l’Europe», publié en 2021.