« La commission emploi en fait c’est la commission qui s’occupe de tout ce qui est question sociale je pense que c’est très important parce que nous sommes en europe porteur d’un modèle qui est à la fois un modèle compatible avec la liberté de marché, et je pense surtout en fait à la protection de la personne humaine parce que on le sait et ça je pense que c’est une conviction qu’on partage on a aujourd’hui dans la nouvelle mondialisation telle qu’elle se présente deux grands géants qui sont la Chine et les États-Unis. Si l’europe veut peser, elle doit devenir une puissance économique et je dis bien : « elle doit devenir » parce que je crois qu’il ya du travail et il faut se dépêcher, et pour compter, il n’y a que le cadre européen qui est possible. Mais nous sommes porteurs de ce qu’on pourrait appeler une démocratie sociale et éco responsable, c’est à dire qui, comme je disais, combine la liberté de marché et le respect de la personne. Est-ce qu’on en prend la voie et je crois que quand on parle d’un site salaire minimum, d’un salaire décent qui aura aussi pour traduction d’éviter que cette mobilité européenne qui peut être très positive ne devienne pas un dumping social ou en fait le moins protecteur des droits sociaux peut faire une concurrence déloyale aux autres pays européens. Une des grandes victoires de la mandature précédente, ça a été la directive travailleurs détachés : à travail égal salaire égal, et on est en train de compléter de faire l’acte 2 de cette directive pour qu’il y ait aussi une équivalence du coût social, donc ça ce sont des choses qui sont très importantes. Je crois que l’heure est venue en fait, oui de mettre plus de social en europe, dans une europe qui est trop souvent considérée comme purement libérale et cela n’est pas le projet européen. Vous avez parlé des jeunes, moi je crois que ça va se jouer sur les jeunes. Vous trouvez chez les jeunes les plus enthousiastes pour l’europe et les plus sceptiques et souvent les plus sceptiques c’est ceux qui se sentent en marge de la mondialisation. Ce sera évidemment une nouvelle version d’Erasmus avec les apprentis qui pourront en profiter et toute la jeunesse populaire avec une manière de faire en sorte que c’est zéro coût pour les familles. J’ai envie de vous parler d’autre chose qui est la garantie jeunesse qu’on connaît moins qui fait qu’un jeune européen quand pendant quatre mois il est au chômage, et bien il a un droit à une formation, un premier emploi ou un stage. On veut le renforcer et on travaille même sur une clause équivalente pour l’enfant : qu’est-ce qu’on peut promettre à l’enfant européen depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte ? j’ai envie de préparer l’avenir avec un volontarisme et un enthousiasme, c’est ça que j’ai envie d’envoyer comme message surtout aux jeunes européens aujourd’hui. Certainement pas d’économies sur l’éducation et Jean Michel Blanquer, ministre de l’éducation et de la jeunesse porte un très beau projet inspiré par Jacques Attali, l’idée que l’éducation ce n’est pas un cout, c’est un investissement. »
Ilana Cicurel – Interview TV – Janvier 2020