Israël, Palestine, « un deux poids, deux mesures » ? (Interview TV)

25 Mai 2023 | À la TV, Dans les médias

« Je comprends qu’Emmanuel Macron a beaucoup insisté sur l’idée qu’il n’y avait pas de double standard ou de : deux poids, deux mesures ; je voudrais revenir aux droits parce que c’est ça qui font nos relations internationales. Il y a une distinction extrêmement importante qui permet de comprendre cela.

Avant cela je voudrais revenir sur quelque chose qu’a dit le Président, qui pour moi est une espèce d’évidence humaine, c’est que un mort français vaut un mort israélien, vaut un mort palestinien. On part de là, personne ne peut remettre ça en cause. Mais le droit fait des distinctions entre des actions qui visent délibérément les civils et qui essayent d’engager le plus de morts civils, revenons donc à la situation que nous avons à analyser.

Le 7 octobre en Israël, vous avez eu 1400 morts dont à peu près 1200 civils pendant 24 heures ; c’est le plus gros massacre du siècle.

Je reviens d’Israël, vous l’avez rappelé. J’ai voulu y aller parce que j’ai bien senti qu’on était là face à un massacre qui vise des civils. J’ai été au Kibboutz Beeri, je suis encore très émue, je pense que je n’oublierai jamais ce que j’ai vu, c’est-à-dire que vous avez l’odeur de mort dans ce Kibboutz qui est quasiment décimé, il n’y a plus personne.

Je suis rentrée dans un jardin d’enfants où vous sentiez encore l’odeur de la mort. Il y avait du sang partout et quand vous allez dans un jardin d’enfants et que vous tuez tous les enfants et les puéricultrices – on nous a même laissé entendre que les puéricultrices avaient probablement vécu ce qu’une femme peut vivre de pire, je ne veux pas dire plus, j’ai juste espéré que les enfants avaient été tués avant de voir ça.

Donc là on est selon moi dans quelque chose qui relève probablement du crime contre l’humanité, vous avez des cibles civiles tout à fait claires. C’est le terrorisme. C’est ce que le président de la République condamne le plus fermement et qui doit nous rassembler nous rassembler plus en tant qu’humains.

Ensuite, vous avez le droit de la guerre. Le droit de la guerre c’est que, à partir du moment, et vous comprenez bien qu’Israel – dans ce cas de figure, analysons la situation que nous avons – a été attaqué, et bien vous ripostez.

Hors Israël est pris dans un piège depuis de nombreuses années, ça je pense que personne ne le contestera ici, avec l’usage de boucliers humains. À partir du moment où vous avez des armements, des infrastructures militaires, des munitions qui sont cachées dans des endroits fortement peuplés avec des écoles ou des mosquées, et bien ça n’est plus traité comme des cibles civiles, c’est considéré comme des cibles militaires. Vous devez faire tout ce que vous pouvez pour éviter évidemment dans ce cadre là les victimes civiles. C’est ce qu’Israël pris dans ce piège absolument terrible des boucliers humains fait et essaye de faire en prévenant qu’il va y avoir une destruction d’une infrastructure militaire.

Et ce qui arrive, et je finis là parce que ce sont des choses que j’ai entendues, et qui sont terribles parce que je pense aux Gazaouis qui sont pris entre deux feux, en tenaille entre d’un coté les Israéliens qui leurs disent de se déplacer pas de manière pérenne mais pour éviter les victimes civiles dans le cadre d’un conflit militaire, et d’un autre côté les Hamas qui essayent de les dissuader en les visant souvent avec des armes. Donc voilà la situation sur le terrain, elle est terrible. Il faut libérer le peuple palestinien du Hamas. Le Hamas n’a aucun respect pour les vies que cela soit celle des Israéliens ou celle des Gazaouis. »

Ilana Cicurel Interview
C Ce soir – @francetv – 25 octobre 2023

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