Discours d’Ilana Cicurel après l’assassinat du professeur Dominique Bernard :
« Peu de temps avant d’être assassiné par un terroriste islamiste, Dominique Bernard, professeur de français, confiait à l’un de ses collègue qu’il trouvait de plus en plus difficile de transmettre.
Transmettre était sa raison d’être, sa passion ; transmettre le goût du beau, des grands textes, transmettre la capacité de penser par soi-même. Rester fidèle à sa mémoire, ainsi qu’à celle de Samuel Paty, décapité trois ans plus tôt jours pour jour, c’est prendre conscience que les professeurs, précisément, parce qu’ils sont les garants de la transmission de nos valeurs, de ce que nous sommes au plus profond, sont devenus la cible explicite des islamistes.
Rester fidèles à leur mémoire, c’est soutenir nos professeurs et renforcer leur protection dans toutes les écoles d’Europe, c’est être à leur côté pour qu’ils n’aient plus à s’auto-censurer sur des sujets essentiels que l’égalité entre femmes et hommes où l’enseignement de pans entiers de l’histoire, comme un professeur sur deux le fait aujourd’hui dans le pays de Voltaire et de Victor Hugo.
Rester fidèles à leur mémoire, c’est faire de l’Europe une puissance éducative en plaçant la transmission au coeur de notre identité et de notre souveraineté européenne.
Rester fidèles à leur mémoire, c’est associer à tous les soutiens éducatifs que nous portons hors d’Europe, l’exigence que l’école ne nourrisse jamais la haine et la violence, mais soit toujours un instrument d’émancipation et de paix.
Ceci résonne de manière tout particulièrement douloureuse alors que le terrorisme barbare du Hamas vient de commettre le plus grand massacre des juifs depuis la Shoah.
Je voudrais que l’évidence d’avoir à nous engager ensemble dans une transformation volontariste du Curriculum national en Palestine, nous rassemblent tous pour mettre fin à l’éducation à la haine et à la violence, tant pour protéger les voisins Israéliens que pour la jeunesse palestinienne qui a le droit à un autre avenir ».